Archive for février, 2007

Ouverture de la deuxième édition d’AfricTalents Mali 2007

La deuxième édition d’Afric Talents 2007, se tient depuis hier mardi, au Centre International des Conférences de Bamako. Nombreux sont les jeunes diplômés en quête emploi qui ont prix d’assaut la grande salle Fanta Damba N°2 pour tenter leurs chances. Ils sont tous munis de leurs CV en vue de décrocher un contrat à la fin d’un entretien au cours duquel le candidat doit démontrer tout sont savoir faire et son niveau d’étude. Une dizaine d’entreprises sont présentes à cette deuxième édition avec plus d’une centaine d’emplois à fournir.

Plus d’une centaine d’emplois disponibles

Après une première édition en 2005 en partenariat avec l’APEJ, Afric Talents Mali se confirme comme un évènement incontournable dédié au recrutement des cadres et des jeunes diplômés maliens. La cérémonie était présidée par la ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mme Ba Awa Keïta
Selon Didier Acouetey Directeur d’Afric Search, cette deuxième édition a été placée dans la dynamique du développement des ressources humaines au Mali, dans un contexte de renouveau de l’économie du pays soutenu par un programme d’investissement ambitieux et des entreprises dont l’engagement citoyen est confirmé par les opportunités Le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine, Oumar Hamadoun Dicko, notera que l’Afrique a ses propres talents qui sont utilisés dans les pays occidentaux. En faisant allusion au Mali, il dira que plus 300 maliens sont utilisés par ailleurs à cause de leurs talents. «Il n’y a pas de ressources financières qui manque n’y d’idée mais il suffit de créer des conditions minimum pour les faire venir travailler dans leur propre pays» ajoutera le ministre Oumar Hamadoun Dicko.
Pour Mme Ba Awa Keïta, «Notre pays partage la préoccupation du plein emploi avec l’ensemble de ses voisins car nulle nation ne peut se prévaloir de réussir le chômage zéro. C’est pourquoi en 2004 et devant la complexité du problème, les Chefs d’Etat et de Gouvernement au cours d’un Sommet Extraordinaire de l’Union Africaine tenu à Ouagadougou, ont procédé sans complaisance à l’analyse de l’équation de l’emploi en Afrique». Elle a rendue un hommage mérité à Afric Search pour son engagement et sa détermination à accompagner les décideurs et acteurs africains dans leur quête perpétuelle à résoudre l’épineux problème de l’emploi. Avant d‘afficher sa volonté de voire de ce deuxième salon que notre pays a l’honneur d’abriter beaucoup d’opportunités que les jeunes cadres mettront à profit pour mettre en valeur leurs talents en vue de nouer des relations fécondes qui seront déterminantes dans leurs carrière.
Ramata Tembely

LUTTE CONTRE LE PALUDISME AU MALI

Tous contre le tueur à gage en séries 

Le paludisme, ou «soumaya» en bambara, peut être évité et guéri. Malgré cela, il constitue une endémie majeure dans 43 pays de la région africaine. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), sur 300 à 500 millions de personnes contractant la maladie chaque année, plus d’un million en meurent. Et le Mali n’est pas épargné avec plus de 850 723 cas évalués en 2004. Ces chiffres placent le paludisme aux premiers rangs des problèmes mondiaux de santé publique.  

Le paludisme est une maladie qui tue prématurément et plombe ainsi l’économie du pays déjà très affectée par d’autres facteurs. En plus, il s’attaque aux enfants dont il perturbe le développement social – en leur laissant des troubles neurologiques sévères, voire irréversibles – et, de ce fait, leur scolarisation en les empêchant de fréquenter l’école. Au Mali, cette calamité se caractérise par son endémicité dans les régions du Centre et du Sud et son potentiel épidémique dans les régions du Nord. Maladie essentiellement tropicale transmise par une espèce spécifique de moustique se développant dans les pays chauds, c’est une maladie mortelle. Dont l’Afrique cumule les handicaps car on y trouve tout à la fois des températures élevées et le type de moustique qui propage cette maladie. C’est pourquoi on recense sur le Continent 90 % de décès dus à cette maladie dont quelque deux millions d’enfants. Pour faire face à une telle situation, le Gouvernement a exprimé sa ferme volonté de faire de la lutte contre le paludisme l’une des priorités essentielles de son développement. Ainsi, le Cadre stratégique de la lutte contre la pauvreté (CSLP) finalisée en 2001 accorde-t-il la priorité aux volets sociaux en particulier la santé, la nutrition et les aspects d’hygiène et assainissement. Ce qui, en Afrique, tout en étant un véritable défi, reste envisageable car prendre des moyens préventifs efficaces et guérir les personnes atteintes pour un coût minime ne nécessite pas des travaux d’Hercule: l’essentiel est la volonté politique – d’ailleurs à la portée de chacun des pays africains ! Malgré les efforts consentis, il faut encore tirer la sonnette d’alarme car le bilan de la lutte contre le fléau reste peu probant. Face à cette situation alarmante se dressent deux obstacles majeurs. D’une part, il y a le manque criard de moyens: beaucoup de Maliens vivant au-dessous du seuil de la pauvreté, ils ne peuvent se procurer, malgré leur vil prix d’acquisition, des moustiquaires imprégnées d’insecticide a fortiori les médicaments en pharmacie. Vu la faiblesse de leur pouvoir d’achat, la plupart des malades se rabattent sur les médicaments en vrague vendus bon marché – et illégalement ! – à même le sol sur des étals chauffés à blanc par le soleil. Et qui, de ce fait, sont inefficaces. Selon une vendeuse de médicaments par terre au quartier Medina-Coura, elle vend en moyenne pour plus de 5 000 F CFA par jour de médicaments anti-paludiques. «Vous savez, il y a beaucoup de personnes qui viennent acheter ces médicaments – même les intellectuels ! – car le prix est moins élevé et ils disent que c’est très efficace», nous a-t-elle confié. Pour enfoncer le clou, Fanta Diarra, une jeune femme de 28 ans, adepte de la médecine traditionnelle, souligne: «Je préfère la médecine traditionnelle, elle est moins chère».D’autre part, il s’agit de l’insuffisance de la sensibilisation au recours aux moyens modernes de médication. Ce qui pousse beaucoup de personnes à recourir en général et presque immédiatement aux spécialistes de la médecine traditionnelle. Comme Oumou Traoré, une vieille dame de 65 ans, réputée pour son savoir-faire dans le traitement du paludisme notamment quand cette pathologie atteint les femmes enceintes et les enfants. D’où le fait que ses consultations, selon elle-même, concernent, pour la plupart du temps, ces deux catégories de clients. Elle reste conservatrice de cette tradition de soins traditionnels héritée de sa grand-mère: «Avec l’aide de Dieu, j’arrive a guérir la plupart des malades du au paludisme mais, souvent, il y a des gens qui arrivent tard chez moi avec la maladie et leur guérison peut prendre plusieurs mois». En plus de ce cas, d’autres praticiens exposent leurs produits dont les prix varient entre 100 F CFA et 500 F CFA: potions, poudres, farines et autres plantes transformées censées guérir le paludisme et beaucoup d’autres maladies. Mais ces vendeurs restent peu diserts sur les conditions d`hygiène dans lesquelles est faite la transformation des « médicaments« . Et même si la posologie est souvent mentionnée sur ce que l’on pourrait appeler « emballage » des produits, cela ne doit pas tromper: aucun moyen n’existe pour le pesage ou la quantification exacte des doses contenues dans les sachets. Qui, par ailleurs, ne répondent aucunement aux normes de conditionnement modernes. Sans oublier que, chez ces commerçants de produits souvent nocifs, il n`existe aucun examen biologique pour faire le diagnostic du paludisme comme chez les médecins.  

La moustiquaire imprégnée, arme efficace 

Selon le directeur administratif et financier du ministère de
la Santé, Adama Yacouba Touré, de 2004 à 2005, ce département a mis à la disposition des structures sanitaires des moyens très efficaces pour la réduction de la mortalité et de la morbidité: 68 850 moustiquaires imprégnées dont 38 850 en 2004 et 30 000 en 2005 pour un montant de 239 155 000 F CFA financées par le budget de l’Etat sur les ressources PPTE. Et, au cours de la même période, pour les campagnes d’imprégnation de mase, 83 millions de F CFA ont été mobilisés pour l’achat de produits d’imprégnation.
La ministre de
la Santé, Mme Maïga Zeïnab Mint Youba, de dire que toutes ces actions concourent au renforcement de la lutte contre le paludisme pour l’atteinte des objectifs d’Abuja, d’une part, et à la mise en œuvre de la volonté du Gouvernement de rendre les moustiquaires gratuites et accessibles à toutes les femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans d’autre part.
De tous les moyens de lutte, le coordinateur  du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Georges Dakono, est d’avis que le niveau de résistance des vecteurs du paludisme aux insecticides couramment utilisés (perméthrine et deltaméthrine) est encore insuffisamment exploré pour estimer une moyenne nationale. C’est pourquoi, estime-t-il «la moustiquaire imprégnée reste le moyen de prévention le plus sûr et le plus efficace». Par surcroît, conseille-t-il, l’existence de traitements et de solutions utiles n’empêche qu’il faille omettre de dormir sous des moustiquaires imprégnées d’insecticides. Car cela permet de réduire de 20 % la mortalité infantile. L’accès rapide à un traitement efficace permet de réduire encore plus le taux de mortalité, soutient-il. Administré pendant la grossesse, le traitement préventif intermittent du paludisme permet de réduire la proportion d’enfants atteints d’insuffisance pondérale à la naissance et le taux de mortalité maternelle.La prise de conscience croissante du désastre que représente le paludisme et de la nécessité de réagir a incité les occidentaux à doubler l’aide aux pays en développement. C’est ainsi que le président américain George W. Bush a lancé, courant 2006, une nouvelle initiative importante pour aider 15 pays africains dont le Mali à lutter contre ce désastre. Ce programme viendra renforcer l’arsenal de lutte que le Mali a mis en place depuis quelques années.  

La recherche sur le paludisme au Mali, un modèle de succès en Afrique 

Le Centre de formation et de recherche sur le paludisme (Malaria Research and Training Center, MRTC) du département d’épidémiologie des affections parasitaires (DEAP), à
la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’université de Bamako, est une structure de formation et de recherche sur le paludisme. Il a été créé en 1992 sur l’initiative du ministère de
la Santé et du ministère de l’Education nationale en collaboration avec leurs partenaires au développement – Instituts nationaux de la santé des États-Unis d’Amérique, TDR-WHO, coopération française (université de Marseille) et la coopération italienne (université
La Sapienza à Rome).
Du fait de sa production scientifique – 200 publications dans les revues internationales depuis sa création, succès dans les compétitions internationales pour les subventions de recherche (coopération française, EU, WHO-TDR, AIEA, NIAID-NIH, AUF, université de Bamako), contribue à définir de nouveaux outils de lutte contre le paludisme. Le DEAP-MRTC a ainsi hissé l’université malienne au niveau international dans le domaine de la lutte contre le paludisme : le modèle malien de la recherche sur le paludisme est actuellement présenté en Europe et aux USA, comme un modèle de succès en Afrique. Cependant, pour que la lutte contre le paludisme soit plus efficace, il faut qu’elle soit faite de manière concertée et coordonnée.  Aux tradipraticiens, médecins modernes et départements de l’Education nationale, de
la Santé et de
la Communication de se donner la main pour combattre le fléau. Le Gouvernement devrait aussi mettre en place des mécanismes de réglementation pour contrôler la qualité des produits et des pratiques de la médecine traditionnelle.
 

Ramata Tembely